martedì 26 ottobre 2010

La Java des Bons-Enfants



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Une chanson qui nous parle du massacre causé dans le personnel du commissariat de police de la rue des Bons-Enfants par la bombe anarchiste qui y explosa le 8 novembre 1892. Ecrite 20 ans après l'événement par un membre de la "Bande à Bonnot", cette chanson est une franche approbation de l'action anarchiste et violente. Son auteur a été guillotiné en 1913.
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Dans la rue des Bons-Enfants,
On vend tout au plus offrant,
Y avait un commissariat
Et maintenant il n'est plus là. Une explosion fantastique
N'en a pas laissé une brique,
On crut qu'c'était Fantomas
Mais c'était la lutte des classes.
Un poulet zélé vint vite,
Il portait une marmite,
Qui était à renversement,
Et la r'tourne imprudemment.
Le brigadier, l'commissaire,
Mélés aux poulets vulgaires,
Partent en fragments épars
Qu'on ramasse sur un buvard.
Contrair'ment à c'qu'on croyait,
Y en avait qui en avait,
L'étonnement est profond,
On peut les voir jusqu'au plafond.
Voilà bien ce qu'il fallait
Pour faire la guerre au palais,
Sache que ta meilleure amie,
Prolétaire, c'est la chimie.
Les socialos n'ont rien fait
Pour abrèger les forfaits
D'l'infamie capitaliste
Mais heureusement vient l'anarchiste.
Il n'a pas de préjugés,
Les curés seront mangés,
Plus de patrie, plus de colonies,
Et tout pouvoir, il le nie.
Encore quelques beaux efforts,
Et disons qu'on se fait fort
De régler radical'ment
L'problème social en suspens.
Dans la rue des Bons-Enfants,
Viande à vendre au plus offrant,
L'avenir radieux prend place
Et le vieux monde est à la casse.



L'Bon Dieu dans la merde



L'Bon Dieu dans la merde
(Le Père Duchesne)
Anonyme - 1892

Chant de Guillotine de Ravachol . Goualé à Montbrison le matin de son exécution
Le couplet VI est le dernier qu'a chanté Ravachol au pied de l'affreuse machine à Deibler en 1892.
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I
Né en nonante-deux,
Nom de dieu !
Mon nom est Pèr' Duchesne.
Né en nonante-deux,
Nom de dieu !
Mon nom est Pèr' Duchesne.
Marat fut un soyeux,
Nom de dieu !
A qui lui porta haine,
Sang-dieu !
Je veux parler sans gêne,
Nom de dieu !
Je veux parler sans gêne. II
Coquins, filous, peureux,
Nom de dieu !
Vous m'appelez canaille.
Dès que j'ouvre les yeux,
Nom de dieu !
Jusqu'au soir je travaille,
Sang-dieu !
Et je couch' sur la paille,
Nom de dieu !
Et je couch' sur la paille.
III
On nous promet les cieux,
Nom de dieu ?
Pour toute récompense,
Tandis que ces messieurs,
Nom de dieu !
S'arrondissent la panse,
Sang-dieu !
Nous crevons d'abstinence,
Nom de dieu !
Nous crevons d'abstinence.
IV
Pour mériter les cieux,
Nom de dieu !
Voyez-vous ces bougresses,
Au vicair' le moins vieux,
Nom de dieu !
S'en aller à confesse,
Sang-dieu !
Se fair' p'loter les fesses,
Nom de dieu !
Se fair' p'loter les fesses.
V
Quand ils t'appellent gueux,
Nom de dieu !
Sus à leur équipage,
Un pied sur le moyeu,
Nom de dieu !
Pour venger cet outrage,
Sang-dieu !
Crache-leur au visage,
Nom de dieu !
Crache-leur au visage.
VI
Si tu veux être heureux,
Nom de dieu !
Pends ton propriétaire,
Coup' les curés en deux,
Nom de dieu !
Fous les églises par terre,
Sang-dieu !
Et l'bon dieu dans la merde,
Nom de dieu !
Et l'bon dieu dans la merde.
VII
Peuple trop oublieux,
Nom de dieu !
Si jamais tu te lèves,
Ne sois pas généreux,
Nom de dieu !
Patrons, bourgeois et prêtres,
Sang-dieu !
Méritent la lanterne,
Nom de dieu !
Méritent la lanterne.

Il est cinq heures, Paris s'éveille


 

Il est cinq heures, Paris s'éveille

- Jacques Le Glou




Les 403 sont renversées, 
La grève sauvage est générale 
Les ports finissent de brûler, 
Les enragés ouvrent le bal 
Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille 
Les blousons noirs sont à l'affut 
Lance-pierrs contre lacrymogènes 
Les flics tombent morts aux coins des rues 
Nos petites filles deviennent des reines 
Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille 
La tour Eiffeil a chaud aux pieds, 
L'arc de triomphe est renversé 
La place vendôme n'est que fumée, 
Le Panthéon s'est dissipé 
Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille 
Les maquisards sont dans les gares, 
A Notre Dame on tranche le lard 
Paris retrouve ses fêtards, 
Ses flambeurs et ses communards 
Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille 
Toutes les centrales sont investies, 
Les bureaucrates exterminés 
Les flics sont sans merci 
Pendus à la tripaille des curés. 
Il est 5 h, Paris s'éveille, Paris s'éveille 
Le vieux monde va disparaitre, 
Après Paris le monde entier 
Les ouvriers sans dieux, sans maîtres, 
Autogestionnent la cité 
Il est 5 h, Paris s'éveille, 
Le nouveau monde s'éveille 
Il est 5 h, 
Et n'auront jamais sommeil

Les bureaucrates se ramassent à la pelle



Les bureaucrates se ramassent à la pelle
Jacques Le Glou / J.Prevert-J.Kosma- 1973
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Oh, je voudrais tant que tout ça devienne
Des jours heureux, et la misère finie.
Mais maintenant nous sommes des rebelles,
Et l'on peut voir, dans le monde, aujourd'hui :
Les bureaucrates se ramassent à la pelle,
Tu vois, ça pourrait foutrement bien changer,
Les bureaucrates se ramassent à la pelle,
Leurs syndicats et leurs partis aussi. Et la grève sauvage les emporte,
Avec le pouvoir qui les suit.
Tu vois, il faut s'organiser
Pour ne plus jamais travailler.
C'est une pratique qui nous rassemble,
J'les assassine
En Argentine.
Nous survisons tous deux ensemble,
Tu les fous en l'air
Sur le port d'Anvers.
Mais le crime rapproche ceux qui baisent,
Tout doucement, en faisant du bruit.
Et le temps ne saurait effacer
Le pas des amants tous unis.

sabato 23 ottobre 2010

...e una notte vi ritroverete soffocati dai vostri stessi rifiuti




Il Guerriero indiano e il Presidente


Di: capo indiano Seattle


(n.d.r.) Nel 1854, il Presidente degli Stati Uniti d'America, Franklin Pierce, propose di acquistare alcuni territori su cui vivevano gli indiani, offrendo loro in cambio la realizzazione di una riserva in cui i pellirossa avrebbero potuto vivere indisturbati. Questa è la risposta che il capo indiano Seattle, forse uno dei più autorevoli personaggi di questo popolo, che molti hanno ritenuto possa rappresentare la prima dichiarazione sull'ambiente, ma che per noi potrebbe invece mostrare come questo popolo non è distinto dai luoghi dove vive, per cui quei luoghi sono quel popolo, così come quel popolo sono quei luoghi, non separati dalla terra, ma consapevoli di far parte del... tutto. (n.d.r.)


Il grande Capo che sta a Washington ci manda a dire che vuole comprare la nostra terra. Ma come potete acquistare o vendere il cielo, il calore della terra? L’idea ci sembra strana. Se noi non possediamo la freschezza dell’aria, lo scintillio dell’acqua sotto il sole, come potete chiederci di acquistarli? Ogni zolla di questa terra è sacra per il mio popolo. Ogni ago lucente di pino, ogni riva sabbiosa, ogni lembo di bruma dei boschi ombrosi, ogni radura ed ogni ronzio di insetti è sacro nel ricordo e nell’esperienza del mio popolo. La linfa che scorre nel cavo degli alberi reca con sé le memorie dell'uomo rosso.

I morti dell’uomo bianco dimenticano il loro paese natale quando errano tra gli spazi siderali. I nostri morti non dimenticano mai questa terra magnifica, perché essa è la madre dell'uomo rosso. Siamo parte della terra, e la terra fa parte di noi. I fiori profumati sono nostri fratelli; il cervo, il cavallo, la grande aquila sono nostri fratelli; le creste rocciose, le essenze dei prati, il calore dei corpi dei cavalli e l’uomo, tutti appartengono alla stessa famiglia.

Per questo, quando il Grande Capo Bianco di Washington ci manda a dire che vuole acquistare la nostra terra, ci chiede una grossa parte di noi. Il Grande Capo ci manda a dire che ci riserverà uno spazio ove muoverci affinché si possa vivere confortevolmente fra di noi. Egli sarà nostro padre e noi saremo i suoi figli. Prenderemo, dunque, in considerazione la vostra offerta, ma non sarà facile accettarla.

Questa terra per noi è sacra.

Quest’acqua scintillante che scorre nei torrenti e nei fiumi non è solamente acqua, per noi è qualcosa di immensamente più significativo; è il sangue dei nostri padri. Qualora acconsentissimo di vendervi le nostre terre, dovrete ricordarvi che esse sono sacre, dovrete insegnare ai vostri figli che si tratta di suolo sacro e che ogni tremolante riflesso nell’acqua limpida dei laghi parla di eventi e di ricordi della vita del mio popolo. Il mormorio dell’acqua è la voce del padre di mio padre. I fiumi sono nostri fratelli, ci dissetano quando abbiamo sete, sostengono le nostre canoe, sfamano i nostri figli. Se vi vendiamo le nostre terre, voi dovete ricordare e insegnare ai vostri figli che i fiumi sono nostri fratelli, e i vostri, fratelli e dovrete provare per i fiumi lo stesso affetto che provereste nei confronti di un fratello.

L'uomo rosso si è sempre ritirato davanti all'avanzata dell'uomo bianco, come la rugiada sulle montagne si ritira davanti al sole del mattino. Ma le ceneri dei nostri padri sono sacre. Le loro tombe sono terreno sacro.

Noi sappiamo che l’uomo bianco non comprende il nostro modo di pensare. Per lui una parte della terra è uguale all’altra, perché egli è come uno straniero che irrompe furtivo nel cuore della notte e carpisce alla terra quel che più gli conviene. La terra non è suo fratello, ma anzi un suo nemico e quando l’ha conquistata va oltre. Abbandona la tomba dei suoi avi alle sue spalle e ciò non lo turba. Toglie la terra ai suoi figli, e ciò non lo turba. La tomba dei suoi avi, il patrimonio dei suoi figli cadono nell’oblio. Tratta sua madre, la terra, e suo fratello, il cielo come cose che possono essere comprate, sfruttate, vendute come si fa con le pecore o con le pietre preziose. La sua ingordigia divorerà tutta la terra ed a lui non resterà che il deserto.

Io non so. I nostri costumi sono diversi dai vostri. La vista delle vostre città ferisce gli occhi dell'uomo rosso. Ma forse ciò avviene perché l'uomo rosso è un selvaggio e non può capire!

Non c’è un posto tranquillo nelle città dell’uomo bianco. Non esiste in esse un luogo ove sia dato percepire lo schiudersi delle gemme a primavera, o ascoltare il fruscio delle ali di un insetto. Ma forse ciò avviene perché io sono un selvaggio non posso comprendere. Solo un assordante frastuono sembra giungere alle orecchie e ferirne i timpani. E che gusto c’è a vivere se l’uomo non può ascoltare il grido solitario del caprimulgo o il chiacchierio delle rane attorno ad uno stagno? Io sono un pellirossa e non comprendo. L’indiano preferisce il suono dolce del vento che si slancia come una freccia sulla superficie dello stagno, e l’odore del vento stesso reso terso dalla pioggia meridiana o profumata del pino.

L’aria è preziosa per l'uomo rosso, giacché tutte le cose condividono lo stesso respiro. L’uomo bianco non sembra far caso all’aria che respira e come un individuo in preda ad una lenta agonia è insensibile ai cattivi odori. Ma qualora vendessimo le nostre terre dovreste ricordarvi che l’aria per noi è preziosa, che l’aria condivide il suo soffio con tutto ciò che essa fa vivere, che possiede lo stesso spirito della vita che essa sostiene. Il vento che diede il primo alito al nostro avo è lo stesso che raccolse il suo ultimo respiro. E il vento deve dare anche ai nostri figli lo spirito della vita. E qualora vi cedessimo le nostre terre voi dovrete custodirle in modo particolare, e considerarle come un luogo dove anche l’uomo bianco può andare a gustarsi il vento che reca le fragranze del prato.

Prenderemo in esame la vostra offerta di acquistare le nostre terre. Ma qualora decidessimo di accettare tale proposta io porrò una condizione: l’uomo bianco dovrà rispettare gli animali che vivono su questa terra come se fossero suoi fratelli.

Io sono un selvaggio e non conosco altro modo di vivere. Ho visto migliaia di bisonti imputridire sulla prateria abbandonati dall’uomo bianco che gli aveva sparato da un treno che passava. Io sono un selvaggio e non comprendo come il "cavallo di ferro" fumante possa essere più importante dei bisonti che noi uccidiamo solo per sopravvivere.

Cosa sarebbe l’uomo senza gli animali? Se tutti gli animali sparissero, l’uomo soccomberebbe in uno stato di profonda solitudine. Poiché ciò che accade agli animali prima o poi accade all’uomo. Tutte le cose sono collegate. Dovrete insegnare ai vostri figli che il suolo che calpestano è fatto delle ceneri dei nostri padri. Affinché i vostri figli rispettino questa terra, dite loro che essa è arricchita dalle vite della nostra gente. Insegnate ai vostri figli ciò che noi abbiamo insegnato ai nostri: che la terra è la madre di tutti noi. Tutto ciò che di buono accade alla terra, accade anche ai figli della terra. Se gli uomini sputassero sulla terra sputerebbero su se stessi.

Noi sappiamo almeno questo: non è la terra che appartiene all’uomo ma è l’uomo che appartiene alla terra. Questo noi lo sappiamo. Tutte le cose sono collegate come i membri di una famiglia sono collegati da un medesimo sangue. Tutte le cose sono collegate. Tutto ciò che accade alla terra accade anche ai figli. Non è l’uomo che ha tessuto la trama della vita: egli ne è soltanto un filo. Tutto ciò che egli fa alla trama lo fa a se stesso.

Importa poco dove spenderemo il resto dei nostri giorni. l figli hanno visto i padri umiliati nella sconfitta. Ma perché dovrei piangere la scomparsa del mio popolo? Gli uomini vanno e vengono come le onde del mare. Lo stesso uomo bianco, che dialoga con il suo Dio come da amico ad amico, non può sottrarsi al destino comune. Dopo tutto, forse, noi siamo fratelli. Vedremo.

C’è una cosa che noi sappiamo e che forse l’uomo bianco scoprirà presto: il nostro Dio è il suo stesso Dio. Voi forse pensate di possederlo adesso come volete possedere le nostre terre; ma non lo potete. Egli è il Dio degli uomini, e la sua misericordia è uguale per tutti: tanto per l’uomo bianco quanto per l'uomo rosso. Questa terra anche per lui è preziosa ed il recar danno alla terra è come disprezzare il suo Creatore. Così se noi vi venderemo la nostra terra, amatela come l'abbiamo amata noi. Conservate in voi la memoria della terra come essa era quando l'avete presa e con tutta la vostra forza, con tutta la vostra capacità, e con tutto il vostro cuore conservatela per i vostri figli e amatela come Dio ci ama tutti. Anche i bianchi spariranno; forse prima di tutte le altre tribù. Contaminate i giacigli dei vostri focolari e una notte vi ritroverete soffocati dai vostri stessi rifiuti. Ma mentre morirete voi brillerete bruciati dalla forza dello stesso dio che vi ha condotto qui.

Per un disegno particolare del fato siete giunti a questa terra e ne siete divenuti i dominatori, così come avete soggiogato l'uomo rosso. Questo destino è per noi un mistero, perché non riusciamo più a comprendere quando i bisonti vengono tutti massacrati, i cavalli selvaggi domati, gli anfratti più segreti delle foreste invasi dagli uomini, quando la vista delle colline in piena fioritura è imbruttita dai fili che parlano.

Dov’è finito il bosco?... Scomparso!

Dov’è finita l’aquila?... Scomparsa!

E’ la fine della vita e l’inizio della sopravvivenza...

venerdì 22 ottobre 2010

La vie s'écoule, la vie s'enfuit Raoul Vaneigem








 

La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Les jours défilent au pas de l'ennui.
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies.

Le travail tue, le travail paie,
Le temps s'achète au supermarché.
Le temps payé ne revient plus
La jeunesse meurt de temps perdu.

Les yeux faits pour l'amour d'aimer
Sont le reflet d'un monde d'objet.
Sans le rêve et sans realité
Aux images nous sommes condamnés.

Les fusillés, les affamés
Viennent vers nous du fond du passé.
Rien n'a changé mais tout commence
Et va mûrir dans la violence.

Tremblez repères de curés
Nids de marchands, de policiers,
Au vent qui sème la tempête
Se récoltent les jours de fête.

Les fusils vers nous dirigés
Contre les chefs vont se retourner.
Plus de dirigeants, plus d'état
Pour profiter de nos combats.

La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Les jours défilent au pas de l'ennui.
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies.

Sua maestà la folla




«Io so che voi li calcolate niente

visto che la corte è armata,

ma vi supplico di permettermi di dirvi

che li si dovrebbe calcolare molto,

tutte le volte che calcolano loro stessi come tutto.

Sono a questo punto: essi stessi cominciano a calcolare i vostri eserciti come niente

e la disgrazia è che la loro forza consiste

nella loro immaginazione;

e si può dire in verità,

che a differenza di tutte le altre forme di potenza, essi possono, quando sono arrivati ad un certo punto, tutto ciò che credono di potere


Cardinale di Retz

giovedì 21 ottobre 2010

Europa di polizia




Se si fa la somma delle violazioni e delle molteplici esazioni che vengono
denunciate sotto i nostri occhi, è possibile immaginare un futuro in cui, in
un'Europa concentrazionaria, non resteranno libere che le guardie
carcerarie, pronte a loro volta a imprigionarsi a vicenda. Quando ne rimarrà
una sola, sarà nominata secondino capo e si arriverà così alla società
perfetta, in cui i problemi dell'opposizione, incubo dei governi del
ventesimo secolo, saranno finalmente e definitivamente risolti.


Albert Camus, 1957


Espianto degli organi e non si potrà nemmeno sapere la causa della morte

Il problema è che la stupidità fa danni e anche gravi




"Resistere alla stupidità è eroico come resistere ad un nemico armato"
(Marie Dubois XVI secolo)

RISULTATI DEL VOTO ELETTRONICO

DAL SITO DELLA CAMERA IL PDF CON LA VOTAZIONE





Bisogna guardare la colonnina 9, ci sono i voti alla proposta di abolire il vitalizio ai parlamentari, hanno votato a favore solo in 22 su 520 presenti, presenza altissima e massima compattezza della casta

giovedì 14 ottobre 2010

Immigrati a punti ovvero vestire i panni della destra


di Annamaria Rivera
L'uso strumentale del tema immigrazione è una costante della politica, italiana e non solo, da almeno un ventennio. Gli immigrati sono utili a gettare fumo negli occhi, a placare le ansie popolari indicando falsi bersagli, a mostrare i muscoli, solo verso i deboli, per dissimulare l'inettitudine colpevole di una politica che ignora i diritti e i bisogni dei cittadini non benestanti. Ma servono anche, sul versante della "opposizione", a risolvere meschine questioni interne di egemonia e potere, e a coltivare l'illusione che indossare i panni logori degli avversari valga a conquistare l'elettorato. E' il caso dell'ultima sortita della corrente veltroniana, un lungo testo allegato al documento finale sull'immigrazione approvato all'assemblea nazionale del Pd. Vi si propone, in sostanza, l'immigrazione a punteggio, cioè una selezione degli aspiranti-immigrati in base a punti corrispondenti a variabili quali età, sesso, stato civile, istruzione, specializzazione, conoscenza della lingua, della cultura e dell'ordinamento del Paese. Oltre tutto, i "promossi" dovrebbero pagarsi il munifico welfare state all'italiana contribuendo a un Fondo Impatto Immigrazione (si noti il linguaggio). Qual è dunque, nella testa dei veltroniani, il candidato-migrante ideale? Un maschio giovane, celibe, meglio se di bell'aspetto, addottorato in ingegneria o in informatica al Mit di Cambridge, e con un master in lingua, letteratura e istituzioni italiane? E dove si troverebbero poi i braccianti, i manovali e gli operai nonché le colf e le "badanti" che reggono rispettivamente il sistema produttivo italiano e lo spaghetti-welfare?
Insomma, nient'altro che una variante del vecchio mito reazionario dell'immigration choisie/intégration réussie, rispolverato a suo tempo da quel campione di perspicacia e buongoverno che è Nicolas Sarkozy. Una tale illusione dirigista applicata non alla Francia, ma a un paese ove tutto quel che è pubblico è alla deriva (e il privato non brilla per moralità e nobiltà di atti e sentimenti), ove si impiegano fino a due anni per rilasciare un normale permesso di soggiorno, farebbe ancor più ridere se non facesse piangere calde lacrime sullo stato della "opposizione". E a tal proposito torniamo al documento piddino approvato all'unanimità, insieme con l'allegato veltroniano. Vi si precisa che quel che accomuna tutti, veltroniani e non, "è la necessità di prendere in carico le paure degli italiani, di selezionare l'immigrazione secondo criteri di qualità, introducendo anche in Italia il sistema della selezione a punti".
Che non vi venga in mente che a preoccuparci, dicono implicitamente i nostri, sia la difesa dei diritti di tutti, nativi e migranti, o la lotta contro lo sfruttamento schiavile dei lavoratori immigrati e contro il dilagare del razzismo! Questa è roba sovversiva, ohibò, che non si addice punto alla svolta perbenista e rassicurante (per chi, poi?) che abbiamo intrapreso.
Un ipotetico osservatore, estraneo alle vicende del trasformismo italiano, potrebbe trovare stupefacente che a ispirare una proposta tanto crudele quanto irrealistica sia stato il buon Veltroni, il filo-africano che esordì come sindaco di Roma compiendo il nobile gesto di accogliere e onorare con esequie pubbliche solenni le salme dei profughi somali rifiutate dal sindaco di Lampedusa. A quell'osservatore si dovrebbe rivelare che da allora molta acqua è passata sotto i ponti: quel che resta oggi è il rivolo putrescente che va dalle costanti vessazioni, sgomberi, persecuzioni dei rom della Capitale alla cinica strumentalizzazione dell'omicidio Reggiani, quando il Nostro pretese e ottenne dal governo centrosinistro la convocazione urgente di un Consiglio dei ministri onde varare un decreto-legge per l'espulsione dei rumeni. A stupire noi, invece, e ancor più a dispiacerci, è il fatto che quell'infelice proposta sia stata sottoscritta anche da Jean-Leonard Touadi e Paola Concia, le cui biografie e i cui interessi dovrebbero ispirare loro più generosità politica ed umana verso i dannati della terra e maggiore lungimiranza: e se un giorno qualche mente perversa proponesse che il sacro suolo patrio può essere calpestato solo da bianchi eterosessuali?


http://www.liberazione.it/rubrica-file/Immigrati-a-punti-ovvero-vestire-i-panni-della-destra---LIBERAZIONE-IT.htm

sabato 9 ottobre 2010

Autoproduzione di Paolo Ranieri



Autoproduzione è, da un pezzo, parola di moda. E, come ogni altra parola alla moda, rappresenta un concetto vago, tale da permettere a molti di imprimervi i propri significati e, in alcuni casi, anche i propri interessi. Vi è chi, ad esempio, si impegna a confonderla con il mitico “terzo settore”, da cui tanti sperano di trarre danari e carriere in cambio di un po’ di declamazioni eque e di un pizzico di chiacchiere solidali. Vi è persino chi pretende di identificarla con l’odiosa e spregevole autoimpresa, il coniglio transgenico uscito dal casco dell’autonomo e dalla tuta bianca del disobbediente; oppure con l’autovalorizzazione grata a tutti coloro che sono ansiosi di monetizzare l’antagonismo proprio e, del caso, pure quello altrui (un esempio caratteristico è la messa in vendita di filmati, materiali, scritti di esperienze collettive gratuite, quali quelle del Virus di via Correggio a Milano)
Converrà perciò precisare che noi intenderemo qui, per “autoproduzione”, ogni attività che degli individui, o dei gruppi, rinunciando volontariamente a ricorrere alle possibilità esistenti sul mercato, scelgano di svolgere con forze proprie per fruirne essi stessi, da soli o insieme con altri, ma sempre in uno spirito di gratuità e senza chiedere contraccambio alcuno.
Autoproduzione tipica, e particolarmente immediata per chi legge queste pagine, è quella della canapa. Autoproduzione tradizionale e diffusissima è quella che si svolge ai margini delle metropoli negli orti abusivi. Ma anche attività più complesse e meno alimentari, come i giornali, i cd, le fanzine, i manifesti, i volantini, sviluppati in proprio, con propri strumenti, magari assemblati senza passare per la cassa di alcun negozio. Affini all’autoproduzione sono il riciclaggio, appunto, di strumenti informatici, elettronici, meccanici, di mobili, abiti, giocattoli, le mille soluzioni creative alla complessità delle esigenze e alla banalità delle soluzioni offerte dal bazar delle merci e delle bugie.
Si tratta di un fenomeno che, a mano a mano che il capitalismo convertiva in merce ogni possibile attività umana, è divenuto sempre meno funzionale agli equilibri sociali e perciò sempre meno accettato, con la conseguenza di essere crescentemente sospinto ai margini e anche oltre i margini della legge. Si pensi a tutte le regole igieniche e sanitarie, chiaramente concepite per definire igienico il veleno industriale e antigienico l’orto individuale; si pensi alle regole sul copyright, che praticamente considerano illegale tutto ciò che non nasce e muore in forma di merce; si pensi alle normative sulla sicurezza, che presuppongono la fabbrica come luogo “naturale” della produzione.
L’autoproduzione, comunque la si guardi, non riesce proprio ad essere legale: prima ancora che a causa dell’ostilità aperta dell’industria (che vi intuisce una concorrenza inafferrabile) e dello stato (che vi scorge un’evasione totale dal meccanismo fiscale), a causa della sua indefinibilità. E’ una materia su cui è impossibile legiferare validamente: è un terreno in cui, per definizione, ciascuno fa quel che gli pare. Se non gli permetti di agire così, smette. Per ricominciare da un’altra parte. E’ l’equivalente del nomadismo in campo produttivo, contraddice apertamente i principi fondanti della società capitalista ma è assurdo sperare di cancellarla.
L’autoproduzione è perciò, diciamolo pure, costitutivamente anarchica.
Questa sua caratteristica e la sua crescente diffusione, a partire dagli anni Sessanta, in ambiti che allora si chiamavano alternativi e magari oggi si chiamerebbero antagonisti, hanno alimentato una buffa allucinazione, tuttora ben presente e attiva: secondo la quale, se ciascuno abbandonasse il lavoro industriale e la vita metropolitana, ripudiando i consumi permessi e disponendosi ad autoprodurre secondo le proprie inclinazioni, la società delle merci magicamente finirebbe per crollare, denunciandosi per quell’incubo noioso che, in effetti, é.
In una specie di picnic mondiale, bambinoni malcresciuti, vestiti di braghette e canottiera, zappettando e fornicando con le zolle, assedierebbero la moribonda metropoli capitalista e, infine, il mondo, al grido di “ben zappato, vecchio castoro” entrerebbe infine in un futuro vegetale e vegetativo, restituito infine all’insignificante ciclo della natura.
A questa illusione è andata, di pari passo, contrapponendosi un’altra posizione estrema: che poiché solo lo scontro fra le classi ha la capacità di cambiare la storia, tutte queste attività individuali, sarebbero inutili, se non perniciose, perché tali da distrarre, da deviare la giusta rabbia delle masse, facendo loro balenare dinanzi la mitica “isola felice” tanto odiosa agli occhi di tutti i militanti e paladini del sacrificio, dell’abnegazione, della “lotta dura e oscura”.
La contrapposizione rumorosa e reiterata di queste due posizioni ha finito per mascherare la comune origine dell’equivoco che le rende entrambe parziali e sostanzialmente infondate: il capitalismo non si esaurisce semplicemente nel modo di produzione industriale, ma è costituito da un intreccio di relazioni sociali, mediate dalle merci e dalla loro immagine riflessa all’infinito. Per cui non basta produrre diversamente, come si illudono i promotori di mille piccole attività destinate a fallire o a rifluire nell’infaticabile betoniera dell’economia; e meno ancora può bastare sostituire i responsabili del controllo sull’economia, mantenendone intatti i meccanismi mortiferi, dalla produzione di massa al consumo passivo e vorace del mondo intero. La storia ce ne ha fornito inequivocabile prova, mostrandoci la desertificazione progressiva delle illusioni controculturali di qualche decennio orsono, insieme con i sanguinosi fallimenti dei tentativi con cui le sinistre di governo hanno pretese di suddividere equamente le nocività del mondo, senza scalfirne la sostanza. L’autoproduzione, non può – per sua stessa natura – risolvere la questione cardinale del nostro tempo: l’urgenza dell’autoliberazione dal dominio dell’economia. Farne il centro di un simile progetto, la prefigurazione già in atto di un libero futuro, di una sedicente “società comunista o anarchica” significherebbe subordinare la libertà alla necessità, cui sarebbe una volta ancora demandata l’incombenza di dettare ritmi e priorità della condizione umana.
Ma, sgombrato il terreno da questi equivoci teorici, va detto che, di svantaggi pratici, le autoproduzioni ne presentano uno solo, ancorché assai rilevante: l’aumento inevitabile, evidente e sensibile della fatica, perlomeno nelle fasi iniziali e qualora si operi da soli o in pochi. Oggi, comprare è più facile, più comodo, più rapido, più ECONOMICO, che produrre personalmente. Soprattutto perché occorre una lunga sperimentazione e un’ampia rosa di interventi nella propria vita per riuscire a ridurre il tempo di lavoro comunque venduto per acquistare tutto ciò che non si è in grado di produrre o di farsi donare. Per conseguenza, l’autoproduzione rimane solitamente confinata nel tempo libero, nell’età della pensione o della marginalità nella attesa di uno stabile impiego, decadendo facilmente a hobby. O, peggio ancora, si converte in un secondo lavoro, a fianco del primo, riverberando su di esso un’illusione di libertà, e ricavandone in cambio un riflesso di sottomissione e di ripetitività coatta. O, peggio di tutto, si trasforma essa stessa in un’impresa economica finalizzata alla rivendita e al commercio, riciclando sogni e realtà di una piccola avventura autentica nel mare di merda dell’alienazione sociale.
Tutto ciò ci indica chiaramente che le sperimentazioni in cui ciascuno di noi può procedere nell’ambito dell’autoproduzione possono rimanere entusiasmanti o anche solo interessanti soltanto all’interno di un processo di critica permanente delle proprie condizioni individuali di esistenza, e della vita quotidiana della società nel suo complesso. Separate da tale critica, queste esperienze non farebbero che bruciare la propria verità particolare sull’altare della falsificazione generale dominante, quella che separa ciascuno dai propri sogni, per poterglieli rivendere a rate dopo che sono già scaduti.
Ma proprio la consapevolezza dei limiti intrinseci di ciò che le autoproduzioni possono porre a nostra disposizione, può permetterci di apprezzarne i tanti e tanti vantaggi reali: ne enumereremo alcuni, ma molti di più ciascuno di noi potrà scoprine e sperimentarne attraverso la pratica.
1) la qualità degli oggetti e dei servizi prodotti direttamente è incomparabilmente migliore di quella delle merci in circolazione; in considerazione del fatto che lavoratore, luogo di produzione e consumatore finale coincidono, l’adulterazione volontaria può essere esclusa
2) il controllo diretto e immediato su tutti i passaggi della produzione consente ad un tempo di viverli a fondo e di demistificare il feticismo che la merce sempre porta con sé
3) La riduzione degli sprechi che discende dalla fatica stessa di lavorare in prima persona: mentre l’illusione della produzione industriale, di ridurre la fatica, induce a una sovrapproduzione strutturale, che devasta il mondo e lo riempie di detriti. L’impatto ambientale delle autoproduzioni è quello permesso dalle forze di ogni singolo produttore
4) il piacere di utilizzare oggetti unici, che fanno parte della nostra memoria, con i quali abbiamo costruito una familiarità, che portano inscritte le ore di lavoro magari necessarie a produrli, i sogni, i desideri, lo scorrere del tempo
5) la possibilità di donare qualcosa di unico, fatto con le nostre mani alle persone che ci sono care; o di ricevere doni analoghi da altri
6) la sperimentazione di momenti individuali non comprati e non venduti, in cui ci si regola rigorosamente e unicamente a partire dal principio del piacere
7) la sperimentazione di relazioni in cui non si compra e non si vende, ma si collabora e si gareggia, si apprende e si trasmette l’esperienza
8) la verifica della capacità di dare consistenza ai propri desideri, di realizzare i propri sogni,
9) il piacere di fare qualcosa mossi unicamente da noi stessi, senza dover rispondere ad alcun impegno con altri, senza obblighi;
10) il piacere di darsi regole proprie e propri tempi, di poterli giudicare e modificare senza render conto a nessuno
11) il piacere di agire visibilmente in maniera conforme con le proprie passioni e con le proprie idee, di non essere in contraddizione con sé stessi, di non scavare da soli la propria fossa
12) la sperimentazione dei piaceri che possono derivare dalla fatica e dal confronto aspro con la rigidezza della realtà, comparabili in qualche maniera con quelli che ci derivano da cimenti sportivi difficili o pericolosi in cui ci chiamiamo a misurare la nostra forza, la nostra pazienza, la nostra resistenza, la nostra volontà, la nostra caparbietà
13) la capacità di restituire peso alle cose, di risvegliare l’acutezza dei nostri sensi, di rendere percepibili tanto la fatica quanto il piacere, il desiderio quanto la soddisfazione
14) il piacere e la sfida della scelta, la coscienza che ogni qual volta si fa qualcosa si rinuncia ad ogni attività che non sia quella; il rifiuto dell’onnipotenza passiva del consumatore
15) il piacere di contribuire a imprimere una diversa forma al mondo, quando si tratti di attività intese a creare qualcosa di durevole; o di collaborare alla sua sopravvivenza, qualora si tratti di attività intese al consumo
16) L’attenzione portata in uguale misura al "prodotto finito" come al percorso, al processo, ai protagonisti coinvolti
17) Il suo radicamento non nella specializzazione ma nel gioco libero delle preferenze, incrementando infinitamente le capacità (nessuno specialista salariato di una materia potrà mai competere con un appassionato della medesima materia che sappia attrezzarsi convenientemente; il grosso dello sviluppo informatico si deve inizialmente all’opera gratuita e creativa di dilettanti) senza andare a discapito della sensibilità unitaria
18) L’occasione di identificare concretamente, ciascuno secondo le proprie specificità e all’interno delle proprie relazioni, i varchi tramite i quali la concezione economica dell’esistente penetra nella nostra vita, rendendocela oscura e nemica.
19) il piacere di non pagare le tasse, di boicottare, sia pure in misura piccolissima, la riproduzione del “socio occulto” di ogni nostro singolo atto, lo Stato, che oltre a pretendere di determinare il senso complessivo delle nostre esistenze, è ferocemente impegnato a ricavare una cifra (variabile da Stato a Stato, ma approssimativamente vicina al cinquanta per cento di ogni attività economica individuale) e che perciò trova un diretto tornaconto nel dare forma economica a ogni attività.
20) La sovversione implicita, non tanto nel progetto in sé, ma piuttosto nella sperimentazione individuale della soluzione diretta delle questioni che ci riguardano, esperienza che la società capitalista cerca in ogni modo di precluderci
21) La possibilità di liberarci progressivamente dalla centralità che il lavoro si è conquistato riducendo le nostre vite ad imprese economiche, costantemente tese a ricalcolare costi-benefici, profitti e perdite, budget e investimenti
22) la fiducia di sapersi sperimentati in attività difficili, non alla portata di tutti, che potrebbero rivelarsi, in futuri momenti di emergenza, essenziali per noi stessi e magari per molti altri; la consapevolezza di essere quanto più possibile all’altezza di ogni imprevisto
23) Autoprodurre non prevede autorizzazioni, permessi, esami, abilitazioni
24) Si può incominciare oggi stesso

P.K. giugno 2002

Rifiutate di obbedire, disertate



Monsieur le president

Je vous fais une letter

Que vous lirez peut-être

Si vous avez le temps.

Je viens de recevoir

Mes papiers militaries

Pour partir à la guerre

Avant mercredi soir.

Monsieur le président

Je ne veux pas la faire

Je ne suis pas sur terre

Pour tuer des pauvres gens.

C'est pas pour vous fâcher,

Il faut que je vous dise,

Ma décision est prise,

Je m'en vais déserter.

Depuis que je suis né,

J'ai vu mourir mon père,

J'ai vu partir mes frères

Et pleurer mes enfants.

Ma mère a tant souffert

Qu'elle est dedans sa tombe

Et se moque des bombes

Et se moque des vers.

Quand j'étais prisonnier,

On m'a volé ma femme,

On m'a volé mon âme,

Et tout mon cher passé.

Demain de bon matin

Je fermerai ma porte

Au nez des années mortes,

J'irai sur les chemins.

Je mendierai ma vie

Sur les routes de France,

De Bretagne en Provence

Et je crierai aux gens:

«Refusez d'obéir,

Refusez de la faire,

N'allez pas à la guerre,

Refusez de partir.»

S'il faut donner son sang,

Allez donner le vôtre,

Vous êtes bon apôtre

Monsieur le président.

Si vous me poursuivez,

Prevenez vos gendarmes

Que je n'aurai pas d'armes

Et qu'ils pourront tirer.

Boris Vian (1954)

Il disertore

Signor presidente
le scrivo una lettera
che lei leggerà forse
se ne avrà il tempo.
Ho appena ricevuto
la cartolina
per andare in guerra
entro mercoledì sera.
Signor presidente
io non la voglio fare
non sono sulla terra
per uccidere la povera gente
Non è per irritarla,
ma devo proprio dirglielo,
ho deciso
mi faccio disertore

Da quando sono nato
ho visto morire mio padre,
partire i miei fratelli,
piangere i miei bambini.
Mia madre ha tanto sofferto
che ora è nella sua tomba
e se ne infischia delle bombe
e se ne infischia dei vermi.
Quand'ero prigioniero
mi hanno rubato la moglie,
hanno rubato la mia anima,
e tutto il mio caro passato.
Domani, di buon mattino
chiuderò la mia porta
in faccia agli anni morti,
andrò per le strade.

elemosinerò la mia vita
lungo le vie della Francia,
dalla Bretagna alla Provenza
e griderò alla gente:
"Rifiutate di obbedire,
rifiutate di farla,
non andate alla guerra,
rifiutate di partire."
Se occorre dare il proprio sangue
dia pure il suo,
lei è così bravo
Signor presidente.
Se mi farà ricercare
avverta i suoi gendarmi
che non avrò armi
e che potranno sparare

gc (2001)